Coporaque - Avec la familia Chocolate à La Casa Las Flores

Claude FAGES 16 Avril 2016 …

Chocolate n'est pas le nom de la famille. Chocolate est un surnom donné au chef de famille. En réalité son nom est Dionicio Juan Mamani Cutipa. Mais tout le monde l'appelle Chocolate. D'où la famille Chocolate.

Son épouse se nomme Ysela Rocio Huamani Flores . D'où le nom Casa Las Flores.

Rocio est une personne dynamique, ouverte, pleine de bon sens et elle a beaucoup d'idées. C'est Rocio qui est à l'origine de la création de l'association du tourisme rural du village. Elle a d'ailleurs obtenu un prix du ministère de l'agriculture pour la récompenser et l'encouranger à continuer. Elle a même été en Chine pour promouvoir ce tourisme rural dans son village.

Les activités du séjour sont basées sur l'agriculture, la traite des vaches et la fabrication du fromage aux champs. Les familles accompagnent les visiteurs pour les ballades dans la montagne environnante. Chocolate possède quatre chevaux et un lama, il organise des randonnées equestres. L'idéal est de rester au moins deux nuits afin de participer à toutes les activités. Trois nuits permettent de faire une ballade de cinq ou six heures afin de découvrir quelques sites et tombes Incas. On peut aller aussi sur la montagne (4900 métres d'altitude) voir les animaux sauvages.

Pendant le séjour, nous vivons le quotidien des gens du village. Dans les champs ils cultivent de la quinoa blanche et rouge, des petits pois, des pommes de terre rouges, de l'orge. On peut voir sur la photo les petites parcelles pré-Incas dans lesquelles tout est fait à la main. Dans les champs accessibles, c'est un tracteur qui fait le travail.

Ils sont au champ à quatre heures du matin et, souvent toute la journée. Les femmes travaillent autant que les hommes.

Les premières photos montrent le village de Coporaque, la Casa Las Flores et notre chambre. Le lit est construit en pierres et nous avons une petit salle de bains avec un lavabo et un WC. La douche est partagée dans une autre pièce. La chambre est sommaire mais très bien et très propre.

La cuisine de Rocio est excellente. C'est une cuisine familiale et typique.

Chocolate est un homme qui encourage son épouse et il participe à toute les tâches. Il a ses propres activités touristiques (ballades à pieds ou à cheval, guide, etc...).

C'est une très bonne maison et la famille est très gentille. Il faut être motivé pour y passer quelques jours et aimer ce style de vie. Car c'est bien différent de chez nous mais une vraie relation se crée et nous pouvons échanger beaucoup de choses sur nos styles de vie.

Tout en cheminant en bordure des parcelles cultivées, Rocio nous parle de leurs problèmes et de leurs manières de travailler, nous arrivons aux piscines d'eaux thermales chaudes en plein air. C'est la municipalité qui les a construites pour les gens du village. Nous en avons profité. Il faut, quand même, 45 minutes pour s'y rendre à pieds par un chemin pentu par moments et 1 heure pour remonter à la casa.

On est à 3400 mètres d'altitude et on a une eau à 37 ou 39 degrés. Très agréable et un pur moment de détente.

Sur les dernières photos, Nicole a passé le costume local, coloré et brodé. Il est composé d'un chemisier et d'un gilet, de deux jupes très lourdes et d'une ceinture.

Je trouve que ça lui va très bien. Elle fait très Collagua : groupe ethnique qui, pour rendre hommage au dieu de la montagne qu'il adorait déformait le crâne des enfants dès la naissance en leur enserrant la tête entre deux planchettes ficelées sur les joues pour que le crâne prenne la forme de la montagne en hauteur. C'est pour cela qu'ici le chapeau est haut. Dans la vallée voisine, la montagne étant un plateau, les bébés avaient le crâne écrasé par le dessus pour que la tête soit plate, le groupe Cabanas porte donc un chapeau plat (nous avons pu constater ces deformations de crânes dans les musées). Rassurez-vous, cela ne se pratique plus aujourd'hui.

Pour nous, il y a eu des moments de complicités intenses. Nous avons pratiqués ce style de séjour dans d'autres pays et, toujours, c'était magique. Je trouve, aussi, que ça remet les pendules â l'heure car ces gens là, la vie est assez dure.

Voilà, notre séjour au Pérou se termine et, même s'il y a eu quelques petits aléas, nous en garderons un bon souvenir. Un petit point noir, l'hôtel Rivera à Ayacucho. Hôtel de bonne facture au niveau des chambres, petit déjeuner correct mais le patron, ou le gérant, est un peu voleur. Nous en avons fait l'expérience. Nous ne le recommandons pas.

Lundi nous prenons l'avion et mardi soir nous devrions être à Millau.